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Jean Navarre

Témoignages de ceux qui l'ont connu

 
                                         

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" Il avait un courage qui ne peut être comparé qu'à celui de Guynemer ou de Nungesser et l'habileté de Fonck. La plupart ignorent le travail fantastique qu'il accomplit à Verdun. Il possédait une générosité spontanée et même une délicatesse naturelle de sentiments que seuls ceux qui le connurent de prés pouvaient apprécier"

 

Capitaine P. de Bernis, son chef d'escadrille.

 

"NAVARRE sentinelle de Verdun " de Jacques Mortane

 

 
 

"Navarre, dans les airs, est un phénomène, un prodige : il est le père de différents mouvements dits " acrobaties " qu'il a toujours étudiés en vue du combat….. Je garde au cœur une grande admiration pour le combattant, je garde une grande reconnaissance pour l'ardeur, l'exactitude et la bonne humeur qu'il a toujours apportées à l'exécution de toutes les missions aériennes que je lui ai confiées, et enfin un profond étonnement de son adresse et de sa virtuosité "Capitaine de Saint Sauveur, ancien chef de son escadrille. " NAVARRE sentinelle de Verdun " Jacques Mortane.

"Navarre que l'on crut mon rival, fut surtout mon ami, c'est lui qui lança un des premiers, avec ce brave Guynemer, la chasse en monoplace. J'ai toujours eu une profonde admiration pour lui que je considère d'une toute première classe, tant au point de vue évolution qu'au point de vue précision de tir "

Charles Nungesser (43 victoires). " NAVARRE sentinelle de Verdun "

"J'ai vu" du 22 avril 1916

 
 

" S'il ne se tue pas, il nous dépassera tous "

Roland Garros. Histoire et généalogie de la famille Navarre de Tartas (Landes)

" Le plus merveilleux des pilotes de la guerre, le premier virtuose du combat aérien. Avant tout, le plus grand nom de la plus belle page de gloire de l'aviation française : Verdun "  

Pelletier-Doisy, pilote et ami de Jean. 

" Il était généreux : toutes les fois qu'il se battait en compagnie d'un autre il lui " donnait " l'avion qui était abattu, sauf si cet avion tombait dans nos lignes, ce qui était rare ! "

"La générosité de Jean Navarre se manifestait aussi au cours des combats. Avant l'enfer de Verdun, il manœuvrait et tirait de façon à  obliger l'avion ennemi à atterrir. Ce résultat obtenu, il se posait prés de lui, prenait l'équipage sous sa protection, allant même jusqu'à l'inviter à sa table. S'il y avait un mort, il lui faisait assurer une sépulture décente. " 

René Fisch, pilote de chasse à la N 23, escadrille basée à Vadelaincourt. 

" Le fanatique de l'aviation " N°141 - 1981

J'ai vu" du 11 mars 1916"

 
 

 

 
 

Chronomètre "Offert par la fabrique LIP à Mr Jean Navarre en souvenir de son héroïque conduite pendant la guerre".

Photos fournies par Charles Navarre, neveu de Jean, qui possède aujourd'hui cette montre.

 
 

" C'était un camarade extraordinaire, très aimé de tous. Doué d'un sens inné du vol, il alliait la virtuosité et le cran de Nungesser à l'adresse de Fonck. Pour lui permettre d'exercer cette adresse, on plaçait une bouteille au milieu du terrain. Il piquait dessus comme un épervier pique sur sa proie et arrivé à 100 mètres du " but " lâchait sa rafale… 10 balles au plus ; la bouteille volait en éclats. Il procédait de la même façon lors de l'attaque d'un ennemi, ce qui diminuait pour lui les risques d'être atteint "

René Fisch, pilote de chasse à la N 23

" … Désintéressé, ne cherchant pas l'homologation, il effectuait quelques fois neuf heures de vol par jour pour la joie de foncer sur l'adversaire et de le descendre… Il avait un cœur d'or et on l'a vu se dépouiller, à Verdun, de ses vêtements pour les donner aux poilus. "

Capitaine Georges Madon (41 victoires). " Le fanatique de l'aviation " N° 141 août 81.

 
 

"Jamais en atterrissant, Navarre n'a dit : " J'en ai abattu un ". Tout au plus, consentait-il à dire : " Je me suis battu " et invariablement, le coup de téléphone annonçant la chute de l'avion ennemi arrivait peu après. Il est permis de regretter que Navarre ne figure pas au palmarès avec toutes ses victoires qui, cependant, ont été confirmées à l'escadrille. A Verdun, il était de règle de ne compter à Navarre que les avions abattus dans les lignes françaises"

Lieutenant de Marolles. " Le fanatique de l'aviation " N° 141 août 1981.

 
                           

Navarre dans son Morane-Saulnier type N

 
 

" Dans la région de l'Aisne, un autre aviateur allemand a été abattu, à coups de fusil par l'aviateur Navarre "

" La Ferté-Gaucher et ses environs à la Belle époque " 2 avril 1915

 
 

"Le jeune héros que Jouy est fier d'avoir vu naître sur son territoire, l'adjudant Jean Navarre, vient encore d'abattre un avion boche, le septième depuis qu'il s'est engagé dans ce genre de guerre. De plus, par l'intermédiaire de son attaché militaire à Paris, son Altesse Impériale, le grand-duc Alexandre, chef du service aéronautique russe, a prié le général de Castelnau, de présenter à l'aviateur Navarre, ses félicitations et celles des aviateurs russes pour les exploits de leurs confrères français. "  

 " La Croix de Seine et Marne " du 26 mars 1916.  

" La Ferté-Gaucher et ses environs à la Belle époque " de René-Charles Plancke

 
                           

Morane-Saulnier MS N.

 
                                                 
 

Parmi les témoignages de ceux qui l'ont connu il y en a un discordant du lieutenant Alfred Rougevin-Baville, camarade d'escadrille de Jean Navarre à la N 67.

Lors d'un long interview rapporté par Denis Méchin voici des extraits de ce que Rougevin-Baville dit de Navarre :

"Navarre, c'était un homme qui était un primitif, un voyou, un dévoyé. Mais qui pilotait épatamment. On avait des secteurs, l'Argonne d'un côté, la Meuse de l'autre. Lui n'avait pas de secteur, il chassait, il cherchait le combat. Mais il arrivait qu'il se trouve du côté de Noyon ou de Chauny à la fin de son vol. Alors, il se posait sur place et on n'entendait plus parler de lui pendant deux à trois jours ...."

"Navarre menait une vie navrante. Il avait vraiment des mœurs de voyou. Il n'aimait que fréquenter des filles de mauvaise vie et des gars interlopes."

"Un jour il a été blessé au bras. J'ai pris mon avion et j'ai été le voir à Sainte Menehould à l'hôpital. Il m'a dit "Mon vieux ça fait mal ces trucs là. Je ne recommencerai pas !" Il avait une bravoure instinctive. Il n'a jamais recommencé, car cette blessure a été la cause de toutes les fautes qu'il a commises par la suite. Le capitaine de Saint nSauveur, trop indulgent et plein d'admiration pour Navarre, au lieu de le laisser dans un hôpital militaire quelconque l'a mis dans un hôpital chic qui était celui de Mme de Rothschild rue Saint Florentin. Il n'y avait que des femmes élégantes là-dedans ... Elles étaient toutes en admiration devant Navarre qui les méprisait complètement d'ailleurs, ce genre de femmes ne l'intéressait pas du tout. Il sortait tous les soirs, il allait dans les cabarets, il allait dans les théâtres, il allait dans les music-halls et il cherchait la bagarre. Il cherchait un type qui avait l'air de ne pas lui plaire et lui rentrait dedans, malgré sa blessure qui a durée indéfiniment."

"Il n'avait pas l'intention de payer nulle part. Il allait au Café de Paris, un restaurant réputé avenue de l'Opéra. Il disait toujours dans tous les restaurants ou tous les théâtres "Je suis Navarre". C'était son passe-droit et il ne sortait pas son portefeuille. Mais ce jour là, le maître d'hôtel lui présente l'addition. Outré, il a pris son képi (qu'il ne mettait jamais, d'ailleurs, mais le gardait sous le bras) et a fait la quête dans la salle en ramassant des pièces et des billets. Il a payé le maître d'hôtel et a mis le reste dans sa poche. Cela n'a pas été du gout de tout le monde, et il y avait un grincheux qui était là et qui l'a raconté, c'est venu aux oreilles du colonel Barrès qui commandait toute l'aviation en ce moment, lequel a dit à Saint Sauveur de faire une enquête. Inutile de vous dire que cela a tourné en eau de boudin. Voila un exemple de l'état d'esprit de ce gars là. C'est triste ! Mais en revanche il avait une chose qu'il ne pouvait pas expliquer lui-même, le sens de l'air que nous n'avions pas."