Armand Aubry et Les papeteries Aubry
Biographie d’Armand et Henri Aubry son fils
(Armand Aubry 1846-1938)
Eugène-Jean-Armand Aubry est le fils légitime de Louis Aubry, Ferblantier-Lampiste (1815-1848), et de Caroline Kleckner (1817-1900) Il nait en Lorraine à Sarreguemines le 10 mai 1846 à une heure du matin .Il est le deuxième enfant du couple. Son frère ainé Louis Justin Charles est né en 1844 deux ans avant. On sait très peu de chose de Justin et il est dit qu’il n’a jamais fait rien de bien dans la vie.
(A noter que son petit-fils un autre Henri Aubry sera impliqué dans l’affaire Jean Moulin à Caluire en 1943). Le père d’Armand meurt le 13 novembre 1848, il a 2 ans. Sa mère se remariera 7 ans plus tard, le 8 août 1855 avec Jean Pierre Breton qui considèrera Armand comme son propre fils (il sera témoin aux deux mariages d’Armand).
(Acte de Naissance Armand Aubry et Caroline Kleckner mère d’Armand Aubry 1817-1900)
Armand aura ainsi un demi-frère Paul né en 1860 (Soit 14 ans de moins que lui) et une demi-sœur en 1858, Maria (Epouse Pillet) à qui il sera très attaché à la vie comme dans les affaires avec Paul. Il fera des études d’Ingénieur et sera diplômé en 1866 (Cours à l’Ecole Industriel de Metz fondée par le grand JV Poncelet).Armand se marie pour la première fois à l’âge de 26 ans le 10 septembre 1872 avec Jeanne Marie Louise Dangé âgée de 24 ans. Apres le décès de sa femme, il se remarie à l’âge de 29 en 1876 avec Marie Elisabeth dite Elisa Claire Dangé, sœur de sa première femme qui est âgée de 27 ans. Le mariage sororal était très courant à l’époque.
Maladie d’Elisa Aubry. – Compte-rendu des consultations du docteur Morisset du 15 mars au 6 avril 1919.A noté : mention des visites du Dr Armand. 2FP89 Faire-part de décès. – Elisa Aubry (1919). Armand Aubry (1938).A noter : 3 exemplaires du faire-part de décès d’A Aubry1919-1938 2FP107 Correspondance. – Lettres d’amis et connaissances (1897-1916).Lettres de son fils et sa belle-fille, Henri et Marthe Aubry (1910-1911). Lettres de neveux et nièce (1906-1911).
(Elisabeth dite Elisa Claire Dangé, 1849-1919, seconde épouse d’Armand Aubry)
Armand participe à la campagne de 1875 et au siège de Metz, évadé au moment de la capitulation, il rejoint l’Armée de la Loire jusqu’à la fin des opérations militaires. Il quitte définitivement Metz et son pays natal après la défaite, afin de ne pas se retrouver sous la tutelle allemande.
Copie d’une lettre d’Armand Aubry, incomplète, relative aux guerres de tranchées (s. d.).
Armand Aubry sera tout d’abord, chef d’atelier aux forges d’Ottange (Moselle).De 1868 à 1883 Il est ingénieur chargé des machines à vapeur aux Papèterie de l’Essonne (Darblay), de 1883 à 1885, il installe une fabrique de cellulose pour la Papèterie de Tiffauges (Vendée). De 1885 à 1889, il installe, comme ingénieur, une fabrique de cellulose à Domène et à Lancey Isère).Dès qu’Armand Aubry estime avoir suffisamment appris le métier, il décide de créer sa propre entreprise. En 1889, il choisit de s’installer à Venthon en Savoie et propose à son demi-frère Paul Breton d’installer une papeterie à leur compte. Cette localisation leur permet d’avoir accès à une matière première essentielle le bois et surtout la houille.
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Famille Breton Paul et Marie avec leurs enfants Henri, Louise et Albert en 1911
L’entreprise était scabreuse, les échéances difficiles et c’est Paul Breton qui le plus souvent, allait frapper à la porte des gens susceptibles de les aider. Avec beaucoup de persévérance l’affaire devint assez prospère. Armand Aubry fut à l’époque l’un des tous premiers initiateurs de la houille blanche avec Bergès, il devint Vice-Président de l’association de la Houille Blanche.
La première tranche de construction de l’usine débute le 24 avril 1889 pour une mise route le 24 décembre 1889 soit 8 mois après ce qui reste une prouesse technique exceptionnelle. C’est à cette période qu’il créera la première captation d’eau par l’installation d’un premier petit barrage sur le Doron de Beaufort qui est constituée par une conduite forcée de près de 2km de longueur, en tôle de fer de 1m10 de diamètre et donnant 2 mètres cubes de débit. L’Usine comprenait 3 défibreurs.
La deuxième tranche de construction de l’usine débuta en 1892 et consista principalement par installer une machine à papier de 1,4m.
La troisième tranche de construction fut en 1896 qui vit l’installation d’une machine à papier de 2,60m qui nécessita la captation d’une nouvelle chute d’eau en rive droite. En 1901 une troisième machine à papier de 2,10 fut installée ce qui impliqua de continuer l’équipement du Doron mais aussi à réguler les débits disponibles par un réservoir en tête de vallée. C’est à cet effet que le lac de la Girotte sera percé en novembre 1904.
Papeterie de Venthon. – Chute de Tours : plan parcellaire de la chute de Tours, du torrent Saint-Clément (s. d.), plan des parcelles le long du grand ruisseau de Tours et liste des propriétaires (s.d.).Fonctionnement de l’usine et industrie du papier : copies de notes et lettres envoyées (1905-1924).A noter : nombreux croquis et dessins.
Armand Aubry sera Maire de Venthon de 1901 à 1908. Aussi il devient Vice-Président de la Houille Blanche. Son usine emploiera jusqu’à 350 ouvriers et comprendra jusqu’à quatre machines à papier. Paul Breton (son demi-frère) fut directeur du site de Venthon de 1892 à 1907.En 1907, Armand Aubry reçoit la légion d’honneur pour quarante ans de vie industrielle.
Joseph, le Jardinier de la propriété crée un parterre spécial Légion d’Honneur
(Etats de Service d’Armand Aubry au titre de sa légion d’Honneur)
2FP 86 Maison Aubry. – Parterre de fleurs réalisé à l’occasion de la nomination d’Armand Aubry au grade de chevalier de la légion d’honneur, carte postale NB. Vers 1907
En 1906 Armand Aubry qui a déjà loué dès 1890 à Paul Girod une partie de sa force motrice, cède ses installations à la société Electro Métallurgique du Sud Est à son ami Paul Girod qui met en service une
Usine d’Aluminium en 1908 et qui sera arrêtée en 1911 en raison de la mévente de ce métal.
Comme il est un entrepreneur et donc aussi un visionnaire, il a l’incroyable audace de déménager toute son usine près de Rouen, à Croisset, au bord de la Seine. Le choix de l’emplacement se porta sur une ancienne brasserie qui ayant abandonné cette activité fabriquait de la fibre de bois pour emballage. En effet Armand et Paul estiment que la Savoie ne peut plus fournir assez de bois à l’industrie papetière et qu’afin de sécuriser l’approvisionnement, l’installation près d’un grand port permettra d’importer la pâte directement de Scandinavie.
(Usine d’Armand Aubry à Venthon)
S 2FP91 Six carnets de notes d’Armand Aubry, dont deux collés ensemble). – Carnet (format à l’italienne) de croquis et notes relatifs à l’industrie du papier (vers 1879-1882).Petit carnet (vert) de notes et croquis relatifs aux bassins hydrographiques de l’Isère et de l’Arc, au débit du Glandon (vers 1906). Carnet (jaune) de notes relatives à la conduite et la chute du Glandon et aux cuves à aluminium (vers 1908). Petit carnet (marron) de notes relatives aux affaires, la santé, les réunions, la comptabilité, les voyages (vers 1912-vers 1932). Deux carnets collés, notes relatives aux fournisseurs, forges et aciéries, croquis et pense-bête (s.d).A noter : croquis.
Armand Aubry est aidé dans ce transfert par son demi-frère Paul Breton qui prit la direction de l’usine. Paul mourut en 1912 et son fils Henri Breton prit la direction de l’usine. Henri Aubry vint aussi habiter Croisset avec sa famille et ils s’installèrent à la villa « Les Marronniers » sur la route de Bapaume. Cette collaboration ne dura pas longtemps car survint la déclaration de guerre le 2 aout 1914.Pour anecdote, ils allèrent ensemble à Rouen pour acheter un revolver et compléter ainsi leur armement. L’usine fut confiée au comptable et Armand Aubry continuait à venir faire un petit tour de temps en temps. A son retour de l’armée en 1918 Henri Breton reprit la direction de l’usine et Henri Aubry s’installa à Paris au dépôt de l’usine à Clichy et où il créa une fabrique de Papiers Peints Turquetil.
Cependant Armand Aubry ne quitte pas sa propriété d’Albertville et dirigera jusqu’à sa mort son usine de Croisset depuis la Savoie en s’y
rendant régulièrement. En effet, Armand Aubry est propriétaire de 2,7 hectares (27 000 m²) au cœur d’Albertville et y fait construire deux maisons, une pour son fils Henri et l'autre pour lui-même dans les années 1880. Cette propriété d’Albertville, appelée le « Château » par les habitants, est une immense propriété dotée de nombreux corps de bâtiment, une orangerie, un magnifique jardin et un grand potager qu’entretient Joseph, le jardinier.
(Liste du personnel employé dans la Maison Aubry)
(La maison Aubry, baptisée par les habitants d’Albertville « Le Château »)
Plan de la propriété de Mr Aubry, industriel à Albertville (Savoie), (surface 2H76A20C), échelle de 0màà2 par mètre (1/500) dressé par Mistral, architecte, le 1er avril 1918.A noter : 53,6 X 91,7 cm
Armand Aubry fera venir l'eau, puis le gaz dans sa propriété mais, la vraie révolution, aussi l'électricité. En 1902, il demande, l'autorisation à la ville de faire passer une ligne électrique depuis son usine de Venthon jusqu'à sa maison. Ce sera la première habitation électrifiée d’Albertville, 8 ans avant tout le monde.
2FP94 Energie électrique. – Etat des renseignements à joindre à une demande d’autorisation d’établissement de conducteurs d’énergie électrique destinés à un transport d’énergie pour l’éclairage de l’une des habitations d’Armand Aubry, ligne de Venthon à Albertville, avec croquis (s. d.) ; instruction technique pour l’établissement des conducteurs d’énergie électrique (juillet 1901) ; arrêté préfectoral (24 octobre 1901) ;extrait du registre des arrêtés de la Préfecture de Savoie (1902) ; lettre de la société franco-suisse pour l’industrie électrique relative aux jaugeages du Merlet et du Glandon (16 février 1906) ; traité passé avec la société des forces motrices du Haut-Grésivaudan (1910) ;croquis (s. d.) ; copie de lettre de HB (Henri Breton ?) (8 août 1922).
(Maison Aubry construite dans les années 1880)
La maison Aubry est une maison intéressante parce que son architecture est novatrice, pour l’époque, bien que classique. Elle est
Très bourgeoise, elle compte deux niveaux, avec des combles. Mesurant 17m25 sur 14m86, elle donne une impression d'équilibre.
La décoration d’intérieur est raffinée avec ses boiseries, ses sols carrelés et ses plafonds peints.
(Marthe Aubry et sa fille Lilette, Marie-Louise Navarre en 1909)
2FP117 Trois cartes postales adressées à Marthe Rey (1901-1906).2FP118 Lettres et cartes de connaissances et amis (1906-2FP119 Lettres de son mari, mobilisé lors de la Première Guerre mondiale (octobre 1914 – janvier 1915).2FP120 Télégrammes (1914).2FP121 Lettres de sa famille (1914-1915).1938).2FP119 Lettres de son mari, mobilisé lors de la Première Guerre mondiale (octobre 1914 – janvier 1915).2FP120 Télégrammes (1914).2FP121 Lettres de sa famille (1914-1915).
(Les 5 petits-enfants d’Armand Aubry en 1921, Marie-Louise (Lilette ), Jean l’ainé des garçons qui décèdera l’année même, Marcel, Helene (Chouchou), Simone)
2FP122 Correspondance familiale et amicale. – Jacques Aubry : trois cartes postales (s. d.). Jean Aubry : une carte (s. d.). Marie-Louise et Jean : trois lettres 915).Simone : une carte non envoyée (1936). 1915-1936 2FP123 Famille Navarre. - Marie-Louise Aubry épouse Navarre. –Documents personnels : carte de visite (s. d.), carte ’identité avec photographie (15 février 1941). André Navarre : livret de notes hebdomadaires (s.d.).A noter : André est le fils de Marie-Louise Navarre née Aubry.1941
Familles alliées et amies2FP126 Documents familiaux. – Famille Breton : Louise Breton, cartes postales reçues (1910) ; Marie Breton, sauf-conduit (23 mai 1919).Famille Rey : Jean Rey, lettre de sa sœur Elodie Rey (21 novembre 1914). Famille Bernard : Anne Bernard : lettres d’amis et de la famille (1917-1933). Henry Bernard : lettre du 29 janvier 1928.A noter : Henry et Anne Bernard sont mariés et ont un fils Jean.1910-1933 Documents d’origine inconnue2FP127 correspondance dont le destinataire n’est pas identifié.
Il faut surtout imaginer le parc qui composait ce domaine. Il y avait une conciergerie, des écuries, des garages pour ses voitures, une glacière, une orangeraie, une pommeraie, un jeu de boule, une peupleraie, une aspergerie. Les jardins sont à l'anglaise avec des tonnelles, beaucoup d'arbres, un plan d'eau avec des jets....
(Henri et Marthe Aubry avec son fils Jacques ses filles Simone et Lilette avec ses enfants)
(Les arrières petits-enfants en vacances avec leur nurse)
Pour la rendre plus attractive pour ses enfants et petits-enfants, Armand Aubry y fait aménager le bassin en piscine. Et afin que les plus petits puissent aussi en profiter, il fait réaliser un faux plancher pour qu’ils puissent s’y baigner. Et pour compléter le tout, il fait construire un tennis près de la maison.
(Armand Aubry en 1930 avec ses 3 premier arrière-petits-enfants)
(Tennis, Grand bassin aménagé en piscine, Ping-pong, Portique de Sport,)
Plus tard quand son fils Henri eut ses six enfants, le jardin fut agrémenté d’une grande maison de poupée avec une pièce principale et une terrasse et elle fut baptisée Li-Ma-He-Si-Ja. (Contraction de Lillette, Marcel, Helene, Simone, Jacques, le prénom des ses 5 enfants)
(La fameuse maison de poupée Li Ma He Si Ja)
Cette propriété reste dans la famille jusqu’à la drôle de guerre où la famille s’y réfugie, puis elle est occupée successivement par les Italiens et les Allemands et réquisitionnée par la municipalité qui y installe à la fin de la guerre, la Poste. Les détériorations dues à cette période furent très importantes et bien qu’ayant retrouvé, après de nombreux procès, la propriété de ce bien, n’ayant reçu aucun dédommagement, la charge de réfection et d’entretien est trop lourde et elle est cédée. C’est grâce Marthe Aubry, qui fut très compréhensive lors des demandes des municipalités albertvilloises après la guerre de 1939-1945, et qui permit des transactions amiables en accord avec ses enfants, que purent être réalisés, les importants groupes HLM situés en plein cœur de la ville. En raison du don à la ville du terrain que fit la famille Aubry la voie publique du lieu porte encore aujourd’hui le nom d’Armand Aubry.
Armand Aubry meurt à Albertville en 1938 à 92 ans paisiblement dans son lit à la suite d’un refroidissement. Il se fait enterrer à Metz dans sa Lorraine natale afin de rejoindre sa femme décédée en 1919 et retrouver sa terre redevenue française. Armand Aubry fut un grand mécène pour Albertville, il a aidé l'hôpital, l'hospice, l'orphelinat... C'est à lui que l'on doit le syndicat d'initiative d'Albertville, des cercles littéraire, la bibliothèque...
2FP103 Correspondance. – Amis et connaissances (1896-1937).2FP104 Correspondance. – Nomination à la légion d’honneur : télégrammes d’annonce et de félicitations (1907).2FP105 Correspondance familiale. – Lettres de son fils et de sa belle-fille, Henri et Marthe Aubry (1895-1930). Lettres de neveux et de ses petits enfants (1922-1934).2FP106 Correspondance d’affaires (1901-1926).
(Famille d’Henri et Marthe Aubry en 1938 juste après le décès d’Armand Aubry)
Son fils unique Henri est né le 2 juillet 1877 à Essonnes (Seine et Oise).Il fait ses études à Grenoble. Il était un amoureux de la musique et jouait du violon ; il dirige même un petit orchestre quand il est au lycée. Il a un goût pour les arts, la musique et le peinture. Après le lycée, il poursuit des études de chimie et devient ingénieur chimiste diplômé de l’Ecole de Nancy qui était très réputée à l’époque et qui, peut-être, le ramenait non loin des origines de sa famille. Henri Aubry se marie en 1908 à Grenoble avec Marthe Rey dont les frères, Louis et Maurice étaient ses amis de Lycée.
Après quelques années passées dans l’industrie chimique, Henri Aubry rejoint la société familiale. Il s’intéresse, comme son père, à la houille blanche et développe à partir de l’énergie électrique une usine de ferros alliages à Venthon en 1905. Entre 1905 et 1907, il construit une usine de carbure de calcium à Saint Avre La Chambre et l’aménagement d’une des plus puissantes (10.000 chevaux) source d’électricité à partir d’un tunnel d’amenée d’eau de 4.500 mètres, une chute de 340 mètres sur le torrent Le Glandon. Mais l’usine de Croisset (1907) est au centre de l’activité de la Papeterie et son oncle, Paul Breton le convainc de venir s’installer avec sa famille à Rouen. Il vit à Rouen jusqu’à la guerre.
Marthe Rey en 1907
(Mariage d’Henri et Marthe Aubry en 1908)
2FP108 Faire-part de naissances. – Marie-Louise le 9 février 1909, Jean le29 mai 1910, Marcel le 8 mars 1913, Hélène le 17 février 1917. 1909-1917 2FP109 Correspondance. – Lettres de Simone Aubry à ses parents.2FP110 Correspondance. – Lettres adressées au couple par des amis et connaissances. 1914-1915 2FP111 Papiers personnels. Permis de chasse. 24 août 1907 2FP112-116 Correspondance 1914 2FP112-115 Correspondance de guerre.2FP112 Lettres échangées avec des membres de sa famille et d’autres soldats mobilisés (1914).2FP113 Lettres de sa femme (1914).2FP114 Lettres de son père et de sa mère (1914).2FP115 Lettres de sa famille et de sa belle-famille (1914).2FP116 Correspondance d’affaires. 1914
La famille de Marthe Aubry, née Marthe Rey, est contrairement à la famille Aubry une famille très nombreuse, en effet, le père de Marthe Rey, Pierre Rey est l’aîné de treize enfants. La famille Rey est originaire de Grenoble et vit une grande partie du temps dans leur propriété à la Rochette.
(La Maison familiale Rey à la Rochette ou est née Marthe Rey épouse d’Henri Aubry)
Famille Rey vers 1870 à la Rochette Allevard. Maurice Philibert Rey Grand père de Marthe Rey Aubry
Marthe Rey1900
(Marthe Aubry dans sa famille Rey en 1904)
La Famille Rey est elle aussi à l’origine d’une entreprise de pâte à papier, les Tanins Rey devenus Aussedat Rey et qui choisirent de s’implanter près d’une autre source de matière première le bois de Landes. Il y avait juste à côté les Papeteries de la Rochette, les Papeteries Darblay et les papeteries Navarre. (L’ainée d’Henri Aubry, Lilette, épousera Albert Navarre fils du papetier André Navarre).
(Baptême en 1925 autour de patriarche Armand Aubry)
Par chance, Henri y rencontre Louis, son ami et son beau-frère. Lors d’une offensive sur le front en 1915, il est sorti des tranchées à la tête de ses hommes et s’est écroulé. Fort heureusement, il n’est « que » victime d’une crise d’appendicite aigue. Aussi il est rapatrié pour être opéré et par la suite, il s’occupe de la formation des recrues. Mais son comportement durant la guerre lui vaut la Croix de Guerre. Il fait son service militaire dans les chasseurs alpins. C’est dans ce régiment qu’il part à la guerre de 14-18. Il est officier des chasseurs alpins et se retrouve dans la Somme et le Pas de Calais
2FP101 Papiers militaires réunis par Armand Aubry ( ?). – Henri Aubry, lieutenant de réserve au 22ème bataillon de chasseurs : copies de la lettre de mise hors cadre (27 août 1915), copie du certificat de visite (22 juin 1915).Jules Louis Aubry : bordereau d’envoi et extrait du décret du Président le République relatif à la nomination de Jules Louis Aubry sergent réserviste au 22ème bataillon de chasseurs à pied au grade de sous-lieutenant de réserve et d’affectation au 22ème bataillon de chasseurs (1906). Pillet : note relative à une batterie citée à l’ordre du jour de l’armée le 16 juin 115 sous les ordres du lieutenant Pillet, liste des nommés chevaliers de la légion d’honneur (1915), des cités à l’ordre de l’armée (1915).
Henri Aubry travaillant à l’usine de Croisset (Usine Papeteries Aubry, quai Flaubert, lieu-dit de Croisset, Canteleu (Seine-Maritime). 1932)
installe sa famille à Paris, 101 rue de Prony Paris XVIIème. La famille se compose de Marie Louise (dite Lilette), née en 1909 qui épousera Albert Navarre, Jean, né en 1910-+1921, Marcel, né en 1913. C’est à Paris que naquirent Hélène (dite Chouchou) en 1917 qui épousera Robert Gilly, Simone en 1920 qui épousera Claude Sevez (Grande famille de Chambéry), Jacques en 1922.
Henri Aubry travaille au développement de l’usine des Papeteries Aubry avec Henri Breton, fils de Paul Breton, qui en devient le Directeur Général. Paris est le gros centre de consommation des papiers et il se fait armateur afin de maîtriser le transport de ses productions, car les chemins de fer sont «longs, coûteux et difficiles ».Henri Aubry est aussi Président des Etablissements Masure et Pillet (1919) et de la Société de l’Ondulium (1932) dans lesquels les Papeteries Aubry ont pris des intérêts afin de sécuriser leurs débouchés. Comme Président de la société des Papiers Parisiens à Clichy (1920), filiale des Papeteries, il construit l’usine de papiers peints de cette société qui deviendra plus tard les Papiers Peints Turquetil.
C’est en 1921 qu’arrive un drame de famille lors des vacances de Pâques à Barbizon. Son fils Jean est pris d’une crise d’appendicite aigue et fulgurante et décède de cette péritonite le mardi de Pâques. Il meurt durant son opération.
Marthe Aubry ne se remettra jamais réellement de cette disparition, et elle gardera longtemps le deuil et ne se séparera jamais de la photo de Jean qu’elle gardera toute sa vie sur son cœur. Certes l’arrivée de son fils Jacques donne une nouvelle vie à la famille mais ne put effacer l’absence.
(Armand et Henri Aubry 1933)
En 1933, Henri Aubry acquiert la maison du Bourget du Lac, baptisée l’Escalade.
Louis Rey achète également une propriété mitoyenne.et ses deux fils, Maurice et Jacques, épousent deux sœurs Truchetet dont la famille possède une propriété également mitoyenne au Bourget. C’est ainsi que naissent les maisons de famille de notre enfance.
Henri Aubry reçoit la légion d’honneur en 1936 des mains de son plus proche ami de toujours Louis Rey à Croisset. Proche de la retraite Henri Aubry laissera les commandes de son entreprises à son fils Marcel et son fis Jacques Aubry. Il se partagera entre sa maison du Bourget du Lac
« L’Escalade » Maison de famille face au lac du Bourget.
et sa résidence Parisienne du 74 avenue Paul Doumer Paris XVIème.
(Les premiers Petits enfants d’Henri et Marthe Aubry en 1954 Avenue Paul Doumer Paris)
Dans ce vaste appartement ou eurent lieu de nombreuses fêtes, anniversaires et autres. Henri Aubry s’éteignit le 28 janvier 1953 à son domicile Parisien à l’Age de 76 ans. Marthe Aubry, sa femme décédera à Chambéry le 3 avril 1979 à l’âge de 93 ans. Un hommage lui fut rendu par le Dauphiné Libéré pour tout ce que représenta la famille Aubry pour la Savoie et en particulier pour Albertville.
(1976, Fête anniversaire des 90 ans de Marthe Aubry en famille)
Document* rédigé par Patrick Navarre, arrière-petit-fils d’Armand Aubry et petit fils d’Henri et Marthe Aubry, ici dans les bras de sa grand-mère et avec ses frères et sœur Christiane, André et Jean-Pierre Navarre devant la maison Aubry d’Albertville en hiver 1938.